vendredi 31 janvier 2014

Ecris tout ce qui te passe par la fenêtre

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La vie intérieure, celle qui se passe dans l'esprit, et le décor intérieur, l'esprit d'une maison se confondent.

Lorsque des fenêtres sont ouvertes, je ne peux m'empêcher de regarder l'intimité de la pièce entre aperçue. Par contre, je n'écoute pas aux portes; mon regard n'est donc, en rien, malsain. J'apprécie très souvent les autres, si j'apprécie leur lieu de vie; et pas forcément le contraire. J'aime lire certains blogs, parce que le cadre et les couleurs m'ont, tout d'abord, séduite, avant leurs mots. (Je ne parle ici, que de l'intérieur et de la personnalité, et pas du tout, de l'extérieur et du physique)

... bien qu'attirée par le beau dépouillement d'une chambre de monastère, propre à la méditation, j'aime les pièces chargées de l'histoire de ses occupants, de meubles encombrés d'objets issus de leurs voyages réels ou imaginaires; dont les murs couverts de photos, de cadres, traces de leurs amitiés d'ici ou d'ailleurs, offrent un espace chaleureux propre aux invitations. (mon journal de septembre 75)



... la maison. J'avais le sentiment de faire des préparatifs pour un amour à venir... comme s'il me fallait d'abord créer un monde merveilleux pour l'abriter, pour recevoir dignement cet invité de marque. (Journal d'Anais Nin 1931-1934)

Ma maison est comme un livre que seuls quelques initiés peuvent feuilleter; les privilégiés, pour lesquels je crée cette maison, tournent les pages de ce livre, en sont les héros. Ils ne font qu'un avec la maison, l'histoire, le livre que finalement nous habitons, nous vivons, nous écrivons ensembles. (Lettres du soir de février 96)

... j'ai d'abord meublé cette maison et puis je l'ai fait repeindre. Et puis, c'est deux ans après, peut être, que ma vie, avec elle,  a commencé... je m'y suis enfermée. Et puis, je l'ai aimé. Cette maison, elle est devenue, celle de l'écriture... cette passion, je l'ai découverte ici, dans cette maison, ici. J'avais enfin une maison où me cacher pour écrire des livres. je voulais vivre dans cette maison. Pour quoi y faire?... peut être écrire, je me suis dit, je pourrais. (Ecrire de Marguerite Duras)

Chez moi, la porte est bien fermée car la maison est un refuge contre les intempéries de la vie; par contre, les fenêtres sont ouvertes sur l'extérieur, sur les bruits familiers d'une cour, sur ceux des voisins car j'aime la vie et les autres (cela n'a pas toujours été ainsi, mais la maturité a fait son oeuvre) Il ne s'agit, nullement, de construire de hautes murailles pour se couper définitivement du monde, de s'abriter dans un cocon où ne filtre aucune émotion.

Et si l'écriture traverse tout, même les portes fermées, c'est par la fenêtre que mes mots s'envolent, par le biais du blog.

Texte et photo de caroline_8

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