lundi 10 février 2014

Mademoiselle Jeanne Hébuterne dans la joie éternelle

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Douée pour la peinture et attirée par le fauvisme, elle voudrait peindre sur porcelaine et prépare à l'Académie Colarossi, le concours d'entrée à l'Ecole Nationale des Arts décoratifs de la rue Bonaparte. (Texte de Christian Parisot)

Bien que l'influence de Modigliani sur Jeanne Hébuterne ait été indéniable, les œuvres de Jeanne Hébuterne ont montré que celle-ci avait sa propre identité. Le modèle préféré de Modigliani se dépeint nue, dans des poses voluptueuses, inspirées par la tradition classique de la nudité féminine, vue par des yeux masculins. Son intention était de défier et de provoquer.



                     



26 octobre 1919: Je continue à dessiner. Malgré tout(...) je dessine. Une façon de te rejoindre, de parler le même langage que toi(...) Je voudrais recommencer à peindre(...) Si je dessine, si je veux continuer à peindre, c'est aussi pour que mes yeux ne deviennent pas vides.
31 octobre 1919: (...) Malgré ma fatigue, je continue à dessiner et à peindre: je veux parler la même langue que toi(...)  J'ai voulu te dessiner -c'était une façon autre de te toucher-
11 décembre 1919: Mon crayon sur le papier traçait la ligne du front, de ta joue(...) Tant que je te dessinerai, je maintiendrai la mort à distance.
19 décembre 1919: (...) je dois riposter, prouver que, moi, au contraire, j'ai un regard. Un vrai regard? Un regard de peintre. J'ai décider de faire moi-même mon portrait.
4 janvier 1920: (...) Il était plus urgent de prendre un crayon et de te dessiner(...) Te dessiner, c'est contrarier le temps qui passe, (...) empêcher le temps de gagner.
7 janvier 1920: (...) je te dessine. Pour te représenter réellement? Ou pour me confondre avec toi.
18 janvier 1920: Alors je me suis assise devant toi. J'ai commencé à te dessiner. Un trait de crayon fin pour cerner ton profil. (Texte de France Huser)

             
                                                                             

Elle s'appelle Jeanne Hébuterne, c'est avant tout une artiste avec son propre regard qui, le lendemain de la mort d'Amedeo Modigliani, à l'approche de l'aube, se jette par la fenêtre du cinquième étage. (25 janvier 1920)


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