Douée pour la peinture et attirée par le fauvisme, elle voudrait peindre sur porcelaine et prépare à l'Académie Colarossi, le concours d'entrée à l'Ecole Nationale des Arts décoratifs de la rue Bonaparte. (Texte de Christian Parisot)
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26 octobre 1919: Je continue à dessiner. Malgré tout(...) je dessine. Une
façon de te rejoindre, de parler le même langage que toi(...) Je voudrais
recommencer à peindre(...) Si je dessine, si je veux continuer à peindre, c'est
aussi pour que mes yeux ne deviennent pas vides.
31 octobre 1919: (...) Malgré ma fatigue, je continue à dessiner et à
peindre: je veux parler la même langue que toi(...) J'ai voulu te dessiner
-c'était une façon autre de te toucher-
11 décembre 1919: Mon crayon sur le papier traçait la ligne du front, de ta
joue(...) Tant que je te dessinerai, je maintiendrai la mort à distance.
19 décembre 1919: (...) je dois riposter, prouver que, moi, au contraire, j'ai
un regard. Un vrai regard? Un regard de peintre. J'ai décider de faire moi-même
mon portrait.
4 janvier 1920: (...) Il était plus urgent de prendre un crayon et de te
dessiner(...) Te dessiner, c'est contrarier le temps qui passe, (...) empêcher
le temps de gagner.
7 janvier 1920: (...) je te dessine. Pour te représenter réellement? Ou pour
me confondre avec toi.
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Elle s'appelle Jeanne Hébuterne, c'est avant tout une artiste
avec son propre regard qui, le lendemain de la mort d'Amedeo Modigliani, à
l'approche de l'aube, se jette par la fenêtre du cinquième étage. (25 janvier 1920)
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