dimanche 28 août 2011

De la cabane dans l'arbre à celle du poète

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Architecture légère, vite construite, avec des matériaux de récupération, dans des taillis, contre un mur au fond du jardin, entre deux arbres et parfois perchée dans leurs branches, la cabane du jeu et de l'enfance symbolise la liberté du geste, un choix de l'essentiel, un espace à vivre à part, précaire, éphémère. On joue à construire, à installer avec le souci de reproduire une maison à sa propre échelle.



Mais l'enfant grandit et sa cabane peut devenir réellement sa demeure ; son lieu de vie reste un refuge, certes confortable mais relié à la nature. Ces cabanes-refuges isolées sont habitées par des solitaires, des ermites volontaires, incapables de se contenter d'une maison classique ; ils veulent d'un repli, d'un endroit où l'on se retire, lieu protecteur et rassurant. Mais sans rupture car cet espace intérieur est en prise avec ce qui l'entoure. L'extérieur est en harmonie avec la nature, très poétique, même ascétique ; quant à l'intérieur, il a l'esprit cabane, très imaginé, très rêvé.



Avoir l'esprit cabane, c'est avoir une conscience politique de sa vie, c'est être libertaire par le choix de la cabane liée au nomadisme peu soucieux d'accumulation de biens. La cabane satisfait l'esprit léger de l'homme, ses envies d'union à la nature et son goût du vagabondage et de la rêverie ; ce qui nous mène à la cabane, évoquée par la littérature, comme une méthode à rêver, à imaginer, à être, à penser avec tout ce qu'il y a de merveilleux et de divin.



Cabane du pêcheur, du jardinier, du peintre, du poète, de l'ermite, cabane de sieste, cabane de thé... Elle offre à son occupant, souvent unique, un abri et surtout une évasion du quotidien, un repli sur soi, un moment de rêve, une échappée dans l'imaginaire. Car habiter en poète est la seule condition de la liberté. C'est un lieu fragile et sensible, lieu de méditation lorsqu'on lui confère une dimension spirituelle, où le poète et le philosophe pourront réinventer le monde, feront acte de vie dans la constante exposition de soi aux autres et au-dehors de cette cabane, face à l'univers. Il n'y a pas de meilleure définition, que celle-ci, pour qualifier la cabane du poète, l'espace du blog, ma cabane de l'écriture, mes -fenêtres sur la cour-



Ma cabane à moi, ma cabane de l'écriture est plus qu'un rêve, c'est une maison onirique, d'intimité absolue ; mais un lieu en suspension, en devenir, en évolution... je suis les mots, je suis l'écrit ; cette maison, aux fenêtres sur la cour, est devenue celle de l'écriture.

Texte inspiré du site de Robin Hunzinger et CLIC sur les photos tirées du livre -A guide to the Woodbutcher's Art- Collection Art Boericke/Barry Shapiro. Aux Ed. A& W Visual Library, livre épuisé mais que je possède depuis les années 85.

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