vendredi 16 septembre 2011

Un safari au pays de Karen et Denys

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Denys incarnait tout ce qu'elle recherchait chez un homme, (...) mais aussi un compagnon avec qui partager sa passion grandissante de l'Afrique. Comme elle, il fuyait l'ordinaire pour l'extraordinaire, avec un tel être, tout pouvait arriver à chaque instant.




Lorsque Denys lui proposa de l'accompagner en safari, elle n'hésita pas un seul instant. Ils partirent du 5 au 19 mars 1919, autant pour chasser que pour se découvrir (...) Elle raffolait véritablement de ces excursions en pleine brousse (...) L'observation des animaux sauvages les passionnait autant l'un que l'autre et Finch Hatton, l'un des pionniers du safari-photo, prenait de nombreux clichés tandis que Karen engrangeait des impressions qui nourriraient plus tard son œuvre.

Enfin, le soir, ils dînaient au coin du feu et devisaient une partie de la nuit. Denys avait une très haute idée de la manière dont devait se dérouler un safari, tout devait être absolument parfait, (...) Ses campements, (...) comprenaient même une tente dotée d'une baignoire afin de pouvoir prendre un bain avant de passer à table... (K.B. Une odyssée africaine de Jean-Noël Liaut)




-Je roulais avec Denys Finch Hatton et Kanuthya, son chauffeur kikuyu, le long d'une très mauvaise route, dans la réserve des Masaïs (...) Il se peut que la chasse soit toujours une histoire d'amour. Le chasseur est épris du gibier qu'il chasse (...) De nos jours bien des chasseurs chassent à l'aide de la caméra. Cet usage commença à se répandre quand j'étais encore en Afrique. Denys dirigea de grands safaris de millionnaires, venus de tous les pays, et qui rentrèrent chez eux avec des photos d'animaux (...) Cette manière d'entrer en contact avec les bêtes sauvages est plus raffinée que la chasse au fusil et exige plus d'intelligence (...) l'atmosphère de ces émouvantes rencontres. Je ne connais guère les procédés de cet art nouveau. J'ai été un assez bon fusil, mais je ne sais pas faire de photographies. Au début de mon séjour en Afrique, je n'avais ni cesse ni repos avant de posséder un beau spécimen de chaque espèce de gibier. Mais pendant les dix dernières années, je ne tirai pas un seul coup de fusil qui ne fût destiné à la nourriture de mes gens. la chasse dans le seul but de vivre quelques heures de fiévreuse excitation, me paraissait déraisonnable, voire laide et vulgaire. Mais je ne résistais pas à ma passion pour la chasse au lion et j'ai tué mon dernier lion très peu de temps avant de quitter l'Afrique- (Ombres sur la prairie de Karen Blixen)



Aujourd'hui, il est difficile de comprendre la cruelle innocence avec laquelle les classes supérieures partaient en safari et massacraient la faune sans le moindre remord. (K.B. Un conflit personnel irrésolu de Ole Wivel)

Les photographies de Karen Blixen et de Denys Finch Hatton sont tirées du livre -Karen Blixen, un conflit personnel irrésolu- de Ole Wivel aux Editions Actes Sud. Et surtout, n'hésitez pas à cliquer dessus, elles témoignent bien de cette époque.

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