
Amedeo Modigliani fait le portrait d'une jeune fille de dix-neuf ans, un portrait daté et signé du 31 décembre 1916. Elle s'appelle Jeanne Hébuterne. -Sur le portrait que tu viens d'achever, tu n'as pas dessiné la pupille ni l'iris. Tu as recouvert seulement mes yeux d'une transparence bleue: je ne regarde pas, j'écoute ta ferveur- (Texte de France Huser)
6 octobre 1919: Tu me demandes d'incliner le cou aussi. Sur la toile, tu le dessines plus élancé encore. Mon visage paraît parfois presque suppliant. -Le bonheur est un ange au visage grave- dit Modigliani. Il n'exprime pas la douleur. Peut être la mélancolie (...) Tu préfères que je sois habillée de tons étouffés (...) Un rouge sourd, un jaune orangé (...) Derrière moi, le fond est simplifié, tout est effacé. A droite, dans le portrait au chandail jaune, tu as pourtant peint un meuble (...)
12 octobre 1919: Tu m'as peinte avec un grand chapeau, portant un collier, en chemise, coiffée d'un chignon, les cheveux dénoués (...)
26 novembre 1919: Tu as décidé que je poserai devant la porte (...) A l'instant, je viens à nouveau de regarder la porte: je voudrais l'ouvrir et sortir. Non pas m'enfuir, mais partir avec toi.
3 décembre 1919: (...) je dois copier les portraits qu'il a fait de moi. C'est peut-être pour cette raison que, parfois, je ne sais plus qui je suis: moi-même ou la femme du portrait?
8 décembre 1919: Quand il commence à me peindre, il me semble que je vais enfin savoir qui je suis. Et surtout pourquoi j'accepte tout de lui et la vie qui est la nôtre.
10 décembre 1919: J'ai posé devant la porte rouge. Je porte un châle d'un rouge plus vif. Du rouge encore court sur les murs. Au centre de l'incendie je suis une flamme. (Texte de France Huser)
12 octobre 1919: Tu m'as peinte avec un grand chapeau, portant un collier, en chemise, coiffée d'un chignon, les cheveux dénoués (...)
26 novembre 1919: Tu as décidé que je poserai devant la porte (...) A l'instant, je viens à nouveau de regarder la porte: je voudrais l'ouvrir et sortir. Non pas m'enfuir, mais partir avec toi.
3 décembre 1919: (...) je dois copier les portraits qu'il a fait de moi. C'est peut-être pour cette raison que, parfois, je ne sais plus qui je suis: moi-même ou la femme du portrait?
8 décembre 1919: Quand il commence à me peindre, il me semble que je vais enfin savoir qui je suis. Et surtout pourquoi j'accepte tout de lui et la vie qui est la nôtre.
10 décembre 1919: J'ai posé devant la porte rouge. Je porte un châle d'un rouge plus vif. Du rouge encore court sur les murs. Au centre de l'incendie je suis une flamme. (Texte de France Huser)
Elle s'appelle Jeanne Hébuterne et elle est le modèle d'Amedeo Modigliani; souvent assise, les bras tendus sur ses genoux, la paume des mains offerte au regard, le cou légèrement incliné, - ... le mouvement si souple, abandonné de son corps montrait sa soumission. Elle acceptait, elle était là.-
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