mardi 20 septembre 2011

Grand-Bassam 51



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M-A, ma mère et mon frère Paul-Henry, âgé de trois ans, rejoignent mon père F. installé à Abidjan, en Côte d'Ivoire, depuis 1949. Ils embarquent le 10 juin 1950, à Marseille, sur le bananier Tamara de la Compagnie Fabre et Fraissinet.

La traversée dure seize jours, pendant laquelle ce bateau fait escale à Tanger, à Casablanca au Maroc, à Dakar au Sénégal, à Conakry en Guinée et à Sassandra en C.I.
A Sassandra, M-A avec P-H décide de passer la nuit chez un collègue de F. travaillant pour la Maison Perinaud (petit propriétaire de comptoirs en AOF). Seulement voilà, à Sassandra, il n'y a pas de port; il faut emprunter "le panier" afin de descendre dans une grosse barque où des pagayeurs, tout en scandant des chants, amènent la dite-barque à passer "la barre" énorme vague-rouleau qui borde les plages du Golfe de Guinée. Épique... elle avait vingt ans.

Le Tamara débarque ses passagers sur des plates (embarcations à fond plat) à l'embouchure du canal de Vridi, le port d'Abidjan n'étant pas terminé à l'intérieur de la lagune.




Les photos en couleur, des maisons coloniales, ont été prises en avril 1978, lors de mon dernier séjour en Côte d'Ivoire.

Tous les trois s'installent à Grand-Bassam, à l'est d'Abidjan, située entre la mer et la lagune Ebrié. Leur maison a le style classique de l'architecture coloniale et le confort y est sommaire; pièces sans fenêtre, dont les portes donnent sur une véranda fermée par des persiennes de bois s'ouvrant verticalement, afin de garder la fraicheur, la nuit sous la moustiquaire.

Grand-Bassam possède une artère principale: le boulevard Treich Laplène qui longe la plage, bordé de chaque côté de belles maisons et de cocotiers; en son centre, sur des rails roulent des wagonnets qui acheminent la marchandise du "wharf", où elle a débarqué, vers le bâtiment de la douane, où les boutiquiers viendront la chercher.
Dans les faubourgs de G-B, se trouve le village des pêcheurs d'Azuretti avec son cimetière.

C'est dans ce cadre que Maman m'attend jusqu'à ma naissance en décembre 1951... à l'hôpital du Plateau d'Abidjan.


... journée à Grand-Bassam: Maman raconte notre séjour en 1951, moi au creux de son ventre, pas encore au soleil... de la vie. Je sens que je suis ici pour un retour aux sources ; il me faut revenir sur mes pas d'enfant, au pays natal, berceau des premières joies: l'Afrique... avoir envie d'aller au delà, en profondeur; je questionne Maman, je regarde les photos... (Journal du jeudi 13 avril 1978)

Texte et image de caroline_8

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