jeudi 8 septembre 2011

Du journal intime à l'aventure africaine

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Peter Beard, né en 1938 à New-York, commence à écrire son journal, dès 1950, comme un besoin d'imprimer l'instant présent dans toute sa vérité. Après un séjour en Afrique en 1955, il s'installe définitivement au Kenya, en 1960, à Hog Ranch, dans la région des Ngong Hills, près de Nairobie. C'est là, que se trouve la maison que Karen Blixen habitait jusqu'en 1932; et... c'est la rencontre avec Karen Blixen en 1961, au Danemark, dont la lecture de -La ferme africaine- a déclenché chez lui une passion pour l'Afrique. Peter Beard et Karen Blixen travaillent ensembles, jusqu'à la mort de celle-ci en 1962; ce qui confirme chez lui, son envie de se consacrer à ce continent et à ses animaux, vaste espace à la mesure de son ambition.


Portrait: le baroudeur amoureux de l'Afrique, le défenseur visionnaire des éléphants et de la faune africaine en danger, le regard attentif et passionné des objets Dogons, le photographe de Truman Capote, l'ami et le modèle de Francis Bacon. L'essentiel de l’œuvre de Peter Beard reste cet objet unique qu'est l'énorme journal qu'il a composé, guidé par une obsession de figer le temps, nécessité d'inscrire qui rappelle l'ambition de la photographie de piéger le temps, d'en inscrire l'empreinte dans l'urgence.


Ce journal: Peter Beard incorpore, à ses tirages, du sang, de la terre d'Afrique, des végétaux apportés par le vent sur les épreuves séchant en plein air. -Coupures de presse, photographies, dessins se confrontent à des textes manuscrits qui envahissent l'espace de la page, tracés à la plume, à l'encre de Chine, parfois noire, souvent brune, puis rouge, verte ou bleue, suivant l'humeur ou la disponibilité du matériel... propos, toujours tenu, de ville en ville, d’hôtel en savane, de voyages en moments de détente- (note de Christian Caujolle-Peter Beard -Ed.Nathan Photo poche)


Des milliers de pages qui relatent une vie -vie et œuvre mêlées- qui refuse de se mentir à elle-même et l'auteur humain, tellement humain, tellement sans mensonge. Une nostalgie de l'Afrique sauvage au moment où elle disparait irrémédiablement, un témoignage qui dénonce la folie des hommes.

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